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ça va mieux en l'écrivant !...

... ENCORE FAUT-IL LE LIRE AVANT !

Bastion, de Jacky Schwartzmann

Publié le 2 Avril 2025 par Alain Schmoll in Littérature, chroniques littéraires, lecture, romans

Avril 2025, 

Quel bonheur de retrouver Jacky Schwartzmann, son imagination débordante, ses personnages truculents, ses commentaires empreints de gros bon sens, sa langue gouailleuse, son humour pas vraiment politiquement correct ! Issu d’une cité ouvrière de Besançon, ce quinquagénaire s’est, à la force du poignet, construit une véritable destinée d’écrivain, vivant aujourd’hui sereinement de sa plume en Rhône-Alpes. Je l’avais découvert il y a cinq ans, avec Demain c’est loin, que j’avais noté « trois étoiles ». L’année dernière, j’en avais alloué quatre à Shit !. Que m’était-il possible d’espérer avec Bastion, son nouveau roman ?

Quel en est donc le sujet ? Deux Lyonnais, copains d’enfance, viennent de prendre leur retraite. Entre Jean-Marc, le narrateur, et Bernard, ça a toujours été à la vie à la mort. Mais voilà que Bernard vient de s’engager dans un groupe de militants travaillant à la candidature d’Eric Zemmour pour la prochaine présidentielle. Pas vraiment la tasse de thé de Jean-Marc, mais craignant que son ami ne se laisse embarquer malgré lui dans une aventure foireuse, il accepte de l’accompagner au Bastion, un réseau de gros bras, bas du front, qui démarchent des élus locaux en vue d’obtenir des parrainages pour leur héros…

Ce n’est toutefois que la partie émergée de l’iceberg…

En réalité, le Bastion est dirigé et financé clandestinement par Didier, un industriel régional en vue, lequel s’entiche de Jean-Marc et lui dévoile son grand projet : déclencher à Paris un événement d’envergure terrifiante, « genre Bataclan », qui précipiterait les Français dans les bras de celui qu’il appelle le Z. Pour mener à bien ce projet, il faudra des moyens importants. Alors Didier compte sur Jean-Marc pour récupérer en douceur un lot de kalachnikovs conservés, après saisie, au Palais de Justice de Besançon, puis pour faire main basse, sans effusion de sang, sur un gros paquet de pognon provenant du narcotrafic régional et destiné à traverser la Méditerranée.

Horrifié, mais prompt à l’action, Jean-Marc décide de jouer à l'infiltré, dans l’intention de faire échouer le projet…

Pas si facile de mener double-jeu dans un tel contexte ! Et particulièrement dangereux ! Car Jean-Marc ne dispose que d’une équipe de pieds nickelés, tandis que les conspirateurs, qui ne sont ni des imbéciles ni des enfants de chœur, sont prêts à tout… Et ils peuvent compter sur des relais puissants et des appuis inattendus.

Une quarantaine de chapitres répartis en cinq parties pour ce roman, qui compte un peu moins de trois cents pages à la lecture très fluide. Il faut un peu de patience au début, le temps que les personnages et les décors se mettent en place, le temps aussi de s’habituer ou de se réhabituer au style particulier de l’auteur.

J’ai ensuite savouré Bastion avec gourmandise, bonne humeur, j’irais jusqu’à dire excellente humeur. Cette parodie de thriller politique et social vire, au fil des pages, à la parodie de thriller tout court, pour se transformer finalement, dans les ultimes chapitres, en un authentique thriller au suspense haletant. Ses intrigues trépidantes, son humour ravageur et son écriture colorée m’ont un peu rappelé les San Antonio que je dévorais, adolescent, en l’absence cependant, chez Schwartzmann, de tout dérapage trop sexiste ou graveleux qui ne serait pas de mise de nos jours.

Bastion fait partie de ces romans dont on tourne les pages de plus en plus vite, parce qu’il est difficile de résister à l’envie de connaître l’issue de certaines péripéties. On regrette ensuite d’en avoir terminé trop tôt avec le plaisir de découvrir certains passages jubilatoires.

FACILE     ooooo   J’AI AIME PASSIONNEMENT

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