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ça va mieux en l'écrivant !...

... ENCORE FAUT-IL LE LIRE AVANT !

Surface, d'Olivier Norek

Publié le 12 Janvier 2020 par Alain Schmoll in Littérature, critique littéraire, lecture, romans

Janvier 2020,

A quarante-quatre ans, Olivier Norek peut se targuer d’un parcours étonnant et détonnant. Après quelques missions humanitaires aux quatre coins du monde, il entre dans la police judiciaire par la petite porte et accède rapidement au grade de lieutenant dans une section d’enquêtes et de recherches en Seine Saint Denis. Se découvrant le goût de l’écriture, il publie plusieurs romans policiers inspirés de son vécu personnel de flic. En quelques années, il est devenu l’un des poids lourds de la littérature policière française… Surface est son cinquième roman.

 

La capitaine Noémie Chastain est à la tête d’un groupe de flics des Stups à la police judiciaire, la fameuse PJ, appelée aussi le 36, en mémoire au siège historique du 36 quai des Orfèvres, élevé au rang de mythe par des milliers de romans policiers. Son siège est désormais le Bastion, le bâtiment qui sert de base inférieure au nouveau palais de justice de Paris, Porte de Clichy.

 

Grièvement blessée au visage lors d’une intervention, Noémie veut reprendre son travail un mois plus tard, guérie, mais lourdement défigurée ; pas regardable ! Elle est écartée de son poste sous divers prétextes plus ou moins justifiés et envoyée dans une petite ville de l’Aveyron, pour une mission d’inspection dans le commissariat local, afin d’envisager sa fermeture pour insuffisance d’activité. Un coin de France où l’absence continue de criminalité ne justifie pas un tel équipement.

 

Que croyez-vous qu’il se passe lorsque Noémie arrive sur place ? Apparition d’un cadavre en décomposition. Résurgence d’une vieille affaire, un cold case, qui secoue des souvenirs ruminés en silence par les habitants d’un village du coin. Noémie laisse tomber sa mission d’inspection et prend l’enquête en main.

 

Pas vraiment nouveau, la fiction qui part d’un acte criminel ancien non élucidé, et même non identifié, perpétré dans un petit village où les habitants savent tout ou presque tout sur les uns et les autres, sans en rien dévoiler aux gens de l’extérieur – et surtout pas à une personne de Paris ! –. Une solidarité du silence qui n’exclut pas l’existence de rumeurs plus ou moins étayées et des haines intenses, recuites par le temps. De quoi déclencher la violence dès qu’on commence à fouiller.

 

L’intérêt de Surface tient beaucoup au personnage principal de Noémie, la femme flic, qu’on imagine avoir été plutôt jolie, et qui doit reconstruire sa vie avec un visage déconstruit. En face d’elle, les personnes auxquelles elle s’adresse ne savent pas très bien où porter leurs yeux. Les hommes réagissent chacun à leur façon. Et Noémie voit clair en eux. Saura-t-elle choisir le bon ? On a beau être femme flic défigurée, on n’en reste pas moins femme.

 

L’autre originalité du livre est l’histoire du village central de l’intrigue, un village auquel l’auteur a donné le nom mythique d’Avalone et qui présente la particularité d’avoir été déplacé vingt-cinq ans plus tôt. Englouti dans les profondeurs d’un lac artificiel à l’occasion de l’édification d’un barrage, le village avait été intégralement reconstitué à l’identique à proximité immédiate. Se pourrait-il que des indices se trouvent dans les profondeurs du lac ?

 

Surface m’a fait penser à ces nombreuses séries télévisuelles de fiction policière rurale tournées dans les régions françaises, dont le succès se mesure à l’aune du nombre de leurs rediffusions. Il s’agit là en revanche d’un livre bien écrit, dont les intrigues sont bien ficelées, et dont les personnages ont des profils bien plus subtils qu’un téléfilm.

 

Sans être un inconditionnel du polar, je reconnais que Surface se lit agréablement, sans qu’il soit cependant question de révolution dans la littérature policière.

 

FACILE     ooo   J’AI AIME

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