Mai 2015
Voilà un livre que j'ai failli abandonner en cours de route, j'expliquerai pourquoi plus loin. Je l'ai lu en entier et je ne le regrette pas. J'ai finalement bien aimé cette chronique d'amour impossible entre une artiste idéalisée et un journaliste critique d'art ressemblant à l'auteur. On observe sans illusion le fossé qui se creuse inexorablement : un homme blasé aspirant à l'embourgeoisement et une femme tourmentée en quête d'une respiration.
Après un début difficile – je vais y revenir –, la lecture a fini par m'être agréable. Et j'ai appris des tas de choses non dénuées d'intérêt sur des univers aussi différents que le maelström de l'événementiel artistique et l’immobilité des fonds marins, territoires des requins éternels.
Pour en arriver là, il m'a fallu, pendant plus de 100 pages, surmonter avec agacement l'impression que l'auteur avait cherché à m'en mettre plein la vue : une construction faussement originale et peu convaincante en forme de lettre à son fils ; une écriture se voulant lyrique, mais plutôt ampoulée et maniérée très 19ème siècle ; une cascade de références culturelles touchant à la cuistrerie ; un étalage complaisamment narcissique des mondanités people du narrateur (donc de l'auteur).
Et en point d'orgue, la femme aimée, forcément sublime, sa plastique de rêve mise en valeur dans des fringues minimalistes de créateurs branchés ; j'ai cru me retrouver dans les SAS de mon adolescence.
Un point essentiel du roman : c'est sur un malentendu que l'intrigue se fonde. Le contre-sens de César dans sa critique d'une œuvre de Paz est le triple point de départ de sa carrière fulgurante d'artiste, de leur histoire d'amour et de leur incompréhension mutuelle.
Et si c'était une profession de foi de l'auteur ?
- GLOBALEMENT SIMPLE oo J’AI AIME… UN PEU