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ça va mieux en l'écrivant !...

... ENCORE FAUT-IL LE LIRE AVANT !

Plonger, de Christophe Ono-dit-Biot

Publié le 28 Juillet 2015 par Alain Schmoll

Mai 2015

Voilà un livre que j'ai failli abandonner en cours de route, j'expliquerai pourquoi plus loin. Je l'ai lu en entier et je ne le regrette pas. J'ai finalement bien aimé cette chronique d'amour impossible entre une artiste idéalisée et un journaliste critique d'art ressemblant à l'auteur. On observe sans illusion le fossé qui se creuse inexorablement : un homme blasé aspirant à l'embourgeoisement et une femme tourmentée en quête d'une respiration.

 Après un début difficile – je vais y revenir –, la lecture a fini par m'être agréable. Et j'ai  appris des tas de choses non dénuées d'intérêt sur des univers aussi différents que le maelström de l'événementiel artistique et l’immobilité des fonds marins, territoires des requins éternels.

Pour en arriver là, il m'a fallu, pendant plus de 100 pages, surmonter avec agacement l'impression que l'auteur avait cherché à m'en mettre plein la vue : une construction faussement originale et peu convaincante en forme de lettre à son fils ; une écriture se voulant lyrique, mais plutôt ampoulée et maniérée très 19ème siècle ; une  cascade de références culturelles touchant à la cuistrerie ; un étalage complaisamment narcissique des mondanités people du narrateur (donc de l'auteur).

Et en point d'orgue, la femme aimée, forcément sublime, sa plastique de rêve mise en valeur dans des fringues minimalistes de créateurs branchés ; j'ai cru me retrouver dans les SAS de mon adolescence.

Un point essentiel du roman : c'est sur un malentendu que l'intrigue se fonde. Le contre-sens de César dans sa critique d'une œuvre de Paz est le triple point de départ de sa carrière fulgurante d'artiste, de leur histoire d'amour et de leur incompréhension mutuelle.

Et si c'était une profession de foi de l'auteur ?

  • GLOBALEMENT SIMPLE     oo   J’AI AIME… UN PEU
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S
J'ai beaucoup aimé plonger, pourtant j'ai du mal avec la littérature française, que je trouve nombriliste et sans grand intérêt. mais bien que je sois d'accord, Ono-dit-Biot s'écoute un peu écrire, mais qu'attendre d'autre d'un journaliste, j'ai aimé les réflexions sur un peu tous les thèmes qui émaillent ce livre... Sur l'amour, sur l'art, sur le voyage. Comment nous sommes toujours attirés par la différence, ce qui nous manque, mais comment cette différence se doit de ne pas être trop importante... trouver le juste équilibre. Besoin de différence, mais pas trop sinon gare à la rupture. Ca parait une évidence, mais c'est quelque chose qu'on ressent confusément (moi en tout cas), mais qui est enfoui, et que la littérature se doit de mettre au jour et d'exprimer clairement; C'est ce que fait Ono-Dit-Biot. L'art. Grâce à lui je suis à nouveau entrée dans un musée après des années d'appréhension (je n'y comprends rien alors...) car il soutient que l'art peut être de l'ordre duressenti. On a le droit d'aimer ou pas, Primeur à la sensation, et pas forcément au bagage culturel. Merci.<br /> Les voyages, c'est à la mode de partir au bout du monde, on est un blaireau si on part en France, quelque part en Creuse, dans le Lubéron, dans les vosges... non, le voyage, c'est l'autre bout du monde. Ben non, pas forcément. voilà parmi d'autres réflexions des petites mises au point qui m'ont aidées à m'assumer. VOilà un auteur qui parle des intello, dans leur monde d'intello sans que ce soit stigmatisé en positif ou en négatif, avec des questions d'intellos qui se posent dans notre monde et qui m'interpellent. Je me sens concernée.<br /> Sand compter cette si belle fin, cette réconciliation après la mort, c'est un peu tard bien sûr, mais cette compréhension au final de ce qu'il n'avait jamais compris chez elle, cet amour de la mer qu'il ressent enfin, il faut qu'elle soit morte pour cela, pour que ce soit une démarche vraiment personnelle et pas "pour faire plaisir". J'ai vraiment aimé ces deux pendant qui sont en chacun de nous, l'intello cérébral et l'être sensible, et cette réconciliation finale est pour moi ce que les gens ont tant de mal à faire. Bref, j'ai trouvé enfin une voix d'intello osant s'exprimer dans ce monde où trop souvent on prend toutes les précautions oratoire pour s'excuser d'en être un (ou alors en faire étalage, mais là franchement...)
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A
Merci pour ce commentaire qui tranche avec le mien mais que je trouve sensible, cohérent et bien tourné.