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ça va mieux en l'écrivant !...

... ENCORE FAUT-IL LE LIRE AVANT !

Dans les brumes de Capelans, d'Olivier Norek

Publié le 17 Mai 2022 par Alain Schmoll in Littérature, critique littéraire, lecture, romans

Mai 2022, 

Vous l’avez peut-être remarqué, je choisis mes lectures par paire : mon blog affichant deux chroniques côte à côte, il me plait que les deux romans faisant l’objet de ces chroniques montrent des points communs. J’ai jeté mon dévolu sur Dans les brumes de Capelans, d’Olivier Norek, dans la foulée d’un livre de Michel Bussi, que je classe dans la même catégorie des polars et des thrillers.

J’avais beaucoup aimé ce genre de livres dans ma jeunesse, mais je m’en suis lassé. Aujourd’hui, je n’en lis que lorsque je ne trouve pas, en version numérique, de roman qui m’inspire. (J'utilise essentiellement ma liseuse, en raison de deux avantages : pouvoir lire la nuit sans lumière, pouvoir lire debout dans les transports en commun.) Les thrillers me déçoivent souvent. Il en a été tellement publié depuis un siècle, que j’ai parfois le sentiment que tous les scénarios possibles et imaginables ont été déflorés et que les auteurs sont amenés désormais à concocter des intrigues de plus en plus alambiquées, violentes et tirées par les cheveux.

Il y a deux ans, j’avais plutôt apprécié Surface, du même auteur. J’avais alors qualifié d’étonnant et de détonnant le parcours professionnel de cet homme devenu un poids lourd de la littérature policière française et qui, pour écrire ses premiers thrillers, s’était inspiré d’aventures vécues lors d’une carrière éclair d’enquêteur au SDPJ de la Seine-Saint-Denis.

Ce n’est à priori plus le cas de Dans les brumes de Capelans, une fiction qui se place dans le contexte d’un système français de protection des témoins, tel qu’il pourrait fonctionner à l’instar de ce qui existe pour les repentis en Italie et aux Etats-Unis. Norek a imaginé d’isoler les témoins à protéger, en les plaçant vingt-quatre heures sur vingt-quatre sous la surveillance rapprochée d’un enquêteur au profil adapté ; témoin et protecteur sont confinés dans une maison sécurisée, située dans le territoire de la République le plus inaccessible et à l’image la plus inhospitalière possible : l’île de Saint-Pierre, associée communément au nom de Saint-Pierre-et-Miquelon, un minuscule archipel français proche du Canada, battu par le froid, les pluies et les brumes.

L’enquêteur est le capitaine Coste, le personnage principal des premiers romans de Norek (que je n’ai pas lus et qu’il n’est nullement besoin d’avoir lus). C’est un flic qui ne se remet pas d’un incident grave dont il se juge responsable et qui a saisi l’opportunité de poursuivre sa carrière dans un exil relatif. Le témoin qu’il protège est une victime, une jeune femme ayant échappé à un tueur en série non identifié. Elle est susceptible de fournir des informations permettant de mettre la main dessus, mais elle risque d’être traquée par le criminel, soucieux de la faire taire.

Question 1 : cette jeune femme sera-t-elle en sécurité dans l’île de Saint-Pierre, où elle a été secrètement acheminée ? Question 2 : le capitaine Coste parviendra-t-il à lui tirer les vers du nez ? Selon la formule consacrée, vous le saurez en lisant… bla-bla-bla…, mais si vous êtes un habitué des thrillers, vous êtes d’ores et déjà capable de répondre à ces deux questions.

En question 3, on pourrait ajouter : ce huis clos très particulier, entre un homme moins solide qu’il en a l’air et une femme dont le visage est jugé disgracieux et en même temps envoûtant, ne risque-t-il pas d’avoir des incidences affectives non prévues ?

L’intrigue est bien montée, les péripéties bien documentées, le texte bien écrit, mais les derniers chapitres se perdent dans la préoccupation de l’auteur de toujours rajouter un rebondissement aux rebondissements. Et ça finit par ne plus prendre…

FACILE     ooo   J’AI AIME

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H
Merci pour cette critique qui ne se contente pas d'encenser sans restrictions ni nuances
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