Avril 2021,
Paru fin 2020, Les Protégés de Sainte Kinga est le quatrième polar de l’écrivain suisse Marc Voltenaer. Focus sur les mines de sel de Bex, dans le canton de Vaud ! Une région dans laquelle j’ai pris plaisir à me retrouver, car elle est riche en souvenirs de mon enfance. J’ai passé de nombreuses vacances à Villars et les noms de Bex, Ollon, Gryon, Chésières ont laissé une trace impérissable dans ma mémoire. Je ne connaissais toutefois pas les mines de sel ni leur univers souterrain mystérieux et tentaculaire.
La scène de crime ne manque donc pas de sel ! Au fond de la mine, des criminels ou des terroristes – il parait que ce n’est pas la même chose ! – ont capturé des otages, dont une majorité d’enfants. Un inconnu grimé en Charlot pose les premières revendications tout en narguant les flics. Ça ne rigole pas, un premier otage (adulte) est exécuté. L’officier Andreas Auer, de la police criminelle vaudoise, mène l’enquête tout en supervisant les négociations.
La fiction est finement charpentée – bien qu’un peu compliquée –, tant pour les motivations des criminels, que pour la stratégie très élaborée qu’ils ont concoctée. Il est vrai que l’action se passe en Suisse, où l’on a le culte de la mécanique de précision. L’horlogerie y est aussi réputée et dans leur grande majorité, les chapitres sont titrés sur le modèle « treize heures et vingt-deux minutes après le début de la prise d’otages ».
Les Protégés de Sainte Kinga est un polar à suspense et à énigmes. Son narrateur – l’auteur, en fait ! – maintient en permanence, et avec succès, l’incertitude sur l’issue de la prise d’otages. Il entretient en même temps le mystère sur l’identité des coupables, des complices et sur leurs motivations. C’est là que le bât blesse. Parce qu’en sa qualité de narrateur du type omniscient, il dissimule sciemment des faits, puis les dévoile selon sa volonté et non pas en fonction du déroulement des péripéties. C’est un artifice d’écriture classique, mais en l’occurrence un peu trop évident. Les thrillers sont plus crédibles lorsque le narrateur semble ne pas en savoir plus que le lecteur.
Le livre est très documenté. De longues pages sont consacrées à l’histoire de la mine et à sa topographie, ses galeries, ses escaliers, ses accès et ses anciennes zones de travail. On s’y ennuie un peu. L’auteur se complaît aussi à multiplier avec force explications les recours aux technologies de protection et de piratage les plus innovants. Dans un roman, la qualité de la documentation est importante, mais sa transcription dans la narration doit rester légère. Les détails descriptifs ou fonctionnels n’intéressent que les spécialistes. Vous et moi, nous n’y comprenons rien.
Très long, plus de cinq cents pages, le livre est toutefois relativement facile à lire grâce à ses très courts chapitres, en dépit des excès de détails que j’ai évoqués et qu’il suffit de « zapper ».
GLOBALEMENT SIMPLE oo J’AI AIME UN PEU