Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ça va mieux en l'écrivant !...

... ENCORE FAUT-IL LE LIRE AVANT !

Broadway, de Fabrice Caro

Publié le 9 Février 2021 par Alain Schmoll in Littérature, critique littéraire, lecture, romans

Février 2021, 

Fabrice Caro a plusieurs cordes à son arc, il est dessinateur, scénariste, romancier et musicien de rock. Il est surtout renommé pour ses bandes dessinées, publiées avec succès en albums et dans des revues. Pour ma part, je ne le connaissais pas et je n’avais jamais lu ses œuvres. Non pas que je n’aime pas la bande dessinée, je lis avec plaisir celles qui me tombent sous la main, mais cela ne m’arrive pas souvent et je n’en achète pas.

Son livre Broadway est annoncé comme un roman. C’est plutôt un ensemble de chroniques plus ou moins amusantes sur les pérégrinations d’Axel, un quadragénaire, marié, père de deux adolescents, une fille et un garçon. C’est lui-même qui raconte. On ne connaît pas sa profession – c’est un signe –, on sait juste qu’il travaille dans un bureau et qu’il craint son patron.

Dans son quotidien, Axel est aux prises avec les vicissitudes de la vie courante, face aux chausse-trappes glissées sous ses pas, par sa femme, ses enfants, ses voisins, ses collègues et plus généralement, les fonctionnaires. Des pièges non intentionnels, mais qu’il a tendance à prendre mal. Axel est un loser dépressif et il survit avec des rêves d’escapade en Amérique du Sud et de scène à Broadway.

Le fil rouge du récit est la réception par Axel d’une lettre de la CPAM lui suggérant un dépistage du cancer colorectal. Une circulaire adressée normalement, en France, à tous les quinquagénaires. Mais Axel n’a que quarante-six ans et son esprit tourmenté se tracasse à inventorier les raisons funestes qui ont pu amener la CPAM à lui envoyer cette lettre prématurément. Le narrateur évoque aussi, sur un ton d’autodérision amère, quelques autres désagréments du même acabit.

Des anecdotes qui font sourire quand on les lit une fois, mais méritent-elles de constituer la trame d’un livre de presque deux cents pages ? J’ai personnellement la conviction que Molière a définitivement tué le comique de répétition, depuis que Géronte a demandé à sept reprises à Scapin : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? ».

L’auteur dispose d’une très belle plume. Broadway est remarquablement bien écrit, avec toutefois une légère tendance à la verbosité. Petit péché mignon. On peut trouver du plaisir à relire ce qu’on écrit, comme d’autres aiment à s’écouter parler.

L’ouvrage témoigne de réelles qualités d’écriture et d’humour. Dommage de ne pas les mettre au service d’une véritable fiction.

GLOBALEMENT SIMPLE     oo    J’AI AIME… UN PEU

Commenter cet article