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ça va mieux en l'écrivant !...

... ENCORE FAUT-IL LE LIRE AVANT !

Le portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde

Publié le 23 Janvier 2019 par Alain Schmoll in Littérature, critique littéraire, lecture, romans

Janvier 2019, 

Il est inconcevable d’aborder Le portrait de Dorian Gray sans évoquer son auteur, Oscar Wilde, un intellectuel et homme de lettres anglais de la seconde moitié du XIXème siècle.

 

Cet homme brillant et talentueux, issu d’une grande famille irlandaise, s’était composé un personnage de dandy débordant de fantaisie. Il était devenu la coqueluche des milieux mondains et artistiques de Londres, tout en assumant une homosexualité que la très puritaine Angleterre victorienne considérait comme un crime. Cela lui valut deux années d’emprisonnement. Détruit, Oscar Wilde mourut dans la misère à Paris en 1900, à l’âge de quarante-six ans.

 

Unique roman d’Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray fait figure d’œuvre testamentaire et vaudra à son auteur de passer à la postérité. Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas le livre, en voici le canevas.

 

Dorian Gray est un jeune et riche aristocrate d’une grande beauté. Des traits très purs, le visage d’un ange. Personne, femme ou homme, ne peut résister à son charme. Au début du roman, un peintre, Basil Hallward, vient d’achever son portrait, un chef-d’œuvre censé rendre hommage à la beauté, à la jeunesse et à la pureté de l’âme.

 

En extase, Dorian prend conscience avec amertume que sous l’effet des années et des vicissitudes de la vie, sa jeunesse et sa beauté se flétriront, alors que l’image du tableau restera intacte. « Si seulement c’était l’inverse ? » songe-t-il. Une pensée aussitôt transformée en vœu.

 

Le vœu sera exaucé. Malgré les années qui passent, malgré les débauches dans lesquelles il se vautre, malgré les ignominies qu’il commet et qui iront jusqu’au meurtre, Dorian Gray conservera son apparence physique parfaite de jeune homme innocent, alors que les marques du temps et de ses turpitudes déformeront le portrait, reflet de l’âme corrompue de son modèle vieillissant. Une fiction fantastique qu’il faut lire en entier pour en découvrir la chute tragique.

 

Oscar Wilde s’est incarné dans cette œuvre mythique, que certains tiennent pour un chef d’œuvre. On le reconnaît dans le personnage de Lord Henry Wotton, un aristocrate plus âgé que Dorian Gray, dont il devient l’ami. Frivole, cynique et manipulateur, Lord Henry profère des observations amères sur l’air du temps de la fin du siècle, une époque de décadence marquée par les corruptions et les régressions. La désespérance devrait inciter chacun, selon lui, à profiter sans limite et sans exclusive des plaisirs de la vie. Son influence aura contribué à corrompre Dorian Gray et à le précipiter dans le stupre.

 

Son narcissisme conduit Oscar Wilde à s’émerveiller complaisamment des ors et trésors de la société dans laquelle il évolue. Il se laisse aller à vanter longuement les décors somptuaires dont s’entoure Dorian Gray dans sa riche demeure : tapisseries, tissus, broderies, bijoux, dont il souligne les correspondances avec les parfums et les musiques. L’écriture est lyrique, flamboyante, extatique.

 

A la lecture, il apparaît clairement que la perfection du travail du peintre consacrait son désir amoureux pour Dorian. Le livre fit donc scandale pour indécence lors de sa publication en 1890. Soucieux d’éviter de tomber sous le coup de la loi, les éditeurs avaient pourtant pris soin d’amender le manuscrit d’origine et l’auteur lui avait ajouté quelques chapitres anodins.

 

Je viens de relire l'ouvrage dans la traduction d’une version dite « non censurée », récemment publiée, proche de l’intention d’origine d’Oscar Wilde. De nos jours, on ne peut pas dire que le texte soit particulièrement choquant. Il donne plutôt une impression de désuétude.

 

Il n’empêche, par les messages qu'on est libre d'y lire, que Le portrait de Dorian Gray reste une œuvre qui compte dans l’histoire de la littérature occidentale.

 

GLOBALEMENT SIMPLE     oooo   J’AI AIME BEAUCOUP

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