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ça va mieux en l'écrivant !...

... ENCORE FAUT-IL LE LIRE AVANT !

Jours de miel, d'Eshkol Nevo

Publié le 17 Mai 2018 par Alain Schmoll in Littérature, romans, critique littéraire, lecture

Mai 2018,

Un livre amusant. Œuvre de l’écrivain israélien contemporain Eshkol Nevo, il m’a fait penser à une sorte de conte oriental un peu loufoque.

 

Des événements absurdes se déroulent dans la Ville des Justes, plus précisément dans un nouveau quartier nommé Source-de-fierté... On n’en sait pas plus sur l’identité de la ville ! Tous les lieux d’Israël dont il est question dans l’ouvrage, sont désignés par une métaphore. Il y a la Ville des Pêchés, la Ville des Sables, la Ville Frontière... Dans le quartier Source-de-fierté, appelé la Sibérie par certains en raison d’une légende microclimatique, l’on trouve des logements occupés par des immigrants et un camp militaire ultra-confidentiel, la base-secrète-connue-de-tous.

 

Le personnage principal du roman… n’est pas un personnage ! C’est un mikvé. Pour ceux qui ne le savent pas, un mikvé est, dans la tradition juive, le lieu de bain rituel où les femmes vont se purifier avant de prendre époux et, pour les plus observantes, chaque mois à la fin de leurs règles. Une purification très symbolique, à laquelle peuvent aussi procéder – séparément, cela va de soi ! – les hommes très religieux ayant le sentiment d’avoir péché. D’un point de vue pratique profane, bien qu’aménagé suivant des spécifications propres au judaïsme, un mikvé s’apparente à un établissement de bains classique.

 

Mais que peut-il advenir lorsqu’un mikvé est construit dans un quartier où les femmes ont toutes passé l’âge de procréer, où de surcroît les habitants, des juifs russes retraités fraîchement immigrés, ne parlent pas un mot d’hébreu, sont très éloignés de la religion, et ne savent pas très bien à quoi sert ce nouvel établissement joliment agrémenté de petits bassins, construit par la municipalité ?

 

On ne rencontre dans le livre que des personnages lunaires. Chacun comprend à sa manière la finalité de l’établissement, choisit de s’y rendre ou pas, de s’y baigner ou pas, et peut même, si affinités, y passer des moments d’extase, des jours de miel.

 

Parmi ces personnages, deux couples retiennent l’attention.

 

Un homme et une femme natifs d’Israël, incapables de tirer un trait sur une liaison torride terminée depuis sept ans. Elevés dans la tradition laïque d’un kibboutz, ils se sont réfugiés, après des expériences plus ou moins convaincantes, dans une pratique orthodoxe du judaïsme. Eux connaissent la finalité sacrée du mikvé. Cela ne les empêchera pas de… Mais l’on peut toujours y voir une volonté de Dieu !

 

Un couple d’immigrants russes retraités, Katia et Anton. Ils se sont rencontrés récemment et sont en quête de la sublimation de l’amour tendre qu’ils se portent. Ils ne savent pas ce qu’est un mikvé, d’autant plus qu’Anton n’est pas juif. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir de l’imagination... et de bénéficier d’un coup de main divin.

 

On rencontre aussi un milliardaire américain juif, prodigue et prolixe, qui a financé le mikvé en l’honneur de sa femme disparue. Un maire en mal de vie sexuelle, qui fantasme sur l’éventualité de découvrir une jeune et jolie célibataire dans son prochain lot d’immigrants russes. Un jeune entrepreneur arabe israélien, qui se fait passer pour juif, spécialisé dans la construction de bains rituels. Il est aussi passionné d’ornithologie, une activité qui requiert d’observer les alentours à la jumelle et qui ne convainc pas l’officier de sécurité de la base-secrète-connue-de-tous. Sans oublier Nathanaël le-Juste-caché qui terrorise ceux qui croient à son existence.

 

Eshkol Nevo s’adonne une critique satirique mi-acerbe, mi-affectueuse, des mœurs de son pays, de ses diversités, de ses contrastes, de ses charmes, de ses travers.

 

Un livre amusant… Ah ! Je l’ai déjà dit ! … Bon, disons : des petites histoires mignonnes, qui se lisent agréablement.

GLOBALEMENT SIMPLE     ooo   J’AI AIME

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Z
Des histoires mignonnes, de temps à autre, surtout si elles sont un brin loufoque, cela fait énormément de bien
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