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ça va mieux en l'écrivant !...

... ENCORE FAUT-IL LE LIRE AVANT !

La tresse, de Laetitia Colombani

Publié le 23 Juin 2017 par Alain Schmoll in Littérature, critique littéraire

La tresseJuin 2017,

Un gentil petit livre, à lire en quelques heures, pour découvrir un épisode de la vie de trois femmes d’aujourd'hui. Ce sont en fait trois histoires qui s’entrelacent comme une tresse. Ces femmes vivent à des milliers de kilomètres l’une de l’autre, chacune dans son monde. Elles n’ont absolument rien en commun. Sauf que finalement… Non, vous découvrirez en temps utile ce qui les relie, ce n’est pas moi qui vendrai la mèche !...

Laetitia Colombani déploie une écriture simple et directe, qui donne à son roman une tournure de conte. Une tonalité mélodieuse, parfois enfantine, mais sans niaiserie. Les récits sont découpés en courts chapitres consacrés tour à tour à l’une des trois femmes. Une discontinuité de bon aloi, que l’auteure croit pourtant devoir atténuer par des effets de suspens à la fin de certains chapitres ; un peu artificiel, mais somme toute en ligne avec l’allure un peu ingénue de l'ouvrage.

Le corps des récits exhibe les modes de vie de Smita, Giulia et Sarah, dans leur univers très spécifique. Il révèle leur comportement à un moment charnière de leur existence.

Le quotidien de Smita, c’est la condition épouvantable des Intouchables en Inde. Hallucinant et révoltant pour nous, occidentaux du vingt-et-unième siècle. Parviendra-t-elle à extraire sa fille de cette destinée avilissante ?

En Sicile, Giulia est soumise au ronron tranquille d’une famille d’artisans traditionnels. Ils sont brutalement rattrapés par la modernité. La disparition de son petit monde est-elle une fatalité inexorable ?

À Montréal, les journées trépidantes de Sarah, avocate brillante et ambitieuse élevant seule ses trois enfants, sont soudain percutées par un problème de santé. Quelles remises en question faut-il consentir pour retrouver l’équilibre ?

Les trois femmes doivent ainsi faire face à des difficultés devant lesquelles elles ne sont pas loin de rendre les armes. Elles relèvent la tête et décident de se battre. Elles ont raison ; lutter pour gagner, c’est déjà gagner.

La plus déterminée, celle qui ne renonce jamais, c’est la plus déshéritée. Smita saisit la moindre chance et s’y accroche avec l'énergie du désespoir. Peu importe que sa foi en des croyances d’un autre âge nous fasse sourire. A l’inverse, la plus fragile est celle dont les auspices avaient été les plus favorables. Pas étonnant. Sarah avait toujours franchi les obstacles en conquérante. Elle menace de s’effondrer dès lors que son invincibilité est contestée.

Et Giulia ? Elle est la plus réaliste des trois. Envers et contre toutes les réticences de ses proches, elle saura imposer les idées providentielles de l’homme qu’elle a choisi pour accompagner sa vie.

Car dans ces histoires de femmes, écrites par une femme et qui seront lues par une majorité de femmes, je me permets d’observer que la clé qui boucle le sens de La tresse est apportée par un homme.

Et puisque c’est mon instant de rébellion masculine, je conteste la discrimination avancée par Sarah pour qualifier l'attitude des dirigeants de son cabinet d’avocats. Ils sont pragmatiques et je trouve qu’ils font preuve de délicatesse dans l’exercice très difficile qui consiste à préserver contre son gré une collaboratrice en difficulté. Quand elle aura cessé de voir tout en noir, Sarah reconnaîtra elle-même que l’on ne peut pas mener de front tous les combats, surtout quand l’un est prioritaire.

Au final, une lecture agréable, parfois émouvante, mais pas inoubliable.

FACILE ooo J’AI AIME

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B
Je suis une femme...j’ai aimé.
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Z
Je prends un réel plaisir à le lire en ce moment
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