Août 2016,
Lecteur, je te préviens : Et je danse, aussi est un roman épistolaire. Et au vingt-et-unième siècle, un roman épistolaire, c’est sous forme d’échanges de mails que cela se présente. Rien que des mails !
Je te l’annonce aussi d’entrée : la lecture de ce roman m’a emballé... Mais pas jusqu’au bout ! J’ai trouvé la fin un peu convenue et gentillette...
Je pense à quelques romans épistolaires réussis. Les liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos, au dix-huitième siècle. Récemment, Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, parmi d’autres… Mais en passant désormais de la lettre papier au mail, tout change. L’échelle de temps n’est plus la même. Le rythme bondit.
Un homme, Pierre-Marie, et une femme, disons... Adeline. Ils ne se connaissent pas, ne se rencontrent pas. Ils échangeront des mails pendant quelques semaines. Leur vie en sera bouleversée.
Pierre-Marie est un écrivain célèbre. Il a soixante ans. Sa vie s’affiche dans la presse, sur Internet. Lui-même est plutôt disert sur sa vie privée, ses mariages, ses divorces, sa progéniture et celle de ses ex. Mis en confiance, il dévoile facilement ses joies et ses peines. Avec le temps, toutefois, on découvre qu’il tait, comme s’il la refoulait, une souffrance sur laquelle il ne s’exprimera que peu à peu.
D’Adeline, on ne sait pas grand chose. Grande, grosse, brune, déclare-t-elle... Et beaucoup plus jeune que Pierre-Marie... Elle pratique la méditation, chante dans une chorale, ... et elle danse, aussi ! Le ton de ses mails est enjoué, mais comme estompé par un voile d’humour triste. Sa vie semble sombre... Quelle est la part de vérité dans ce qu’elle raconte ?
Comment tout cela commence-t-il ?
Pierre-Marie a reçu une enveloppe volumineuse mentionnant le nom et l’adresse mail d’Adeline, sans autre indication. Supposant qu’il s’agit d’un manuscrit qu’on lui soumet, il avertit par mail Adeline qu’il n’ouvre jamais ce type d’enveloppe et propose de la lui retourner pour peu qu’elle lui indique son adresse postale.
Echange de mails secs. Adeline se montre insistante, Pierre-Marie agacé. Puis le ton des propos s’adoucit, devient cordial, bienveillant. Les mails s’allongent. Ceux d’Adeline sont amusants, joliment tournés. Cela aiguise la curiosité de Pierre-Marie qui se prend au jeu et se lâche à son tour. Il annonce qu’il conserve l’enveloppe mais qu’il l’ouvrira plus tard... Volte-face d’Adeline qui lui demande désormais de lui retourner l’enveloppe, en tout cas de ne pas l’ouvrir.
Ce que contient cette enveloppe, c’est de la dynamite !...
Mine de rien, Adeline fera en sorte que Pierre-Marie se prépare doucement à prendre connaissance du contenu sans être pulvérisé par la déflagration. Lecteur, tu ne peux pas t’en rendre compte à première lecture. Il faudra que tu reprennes certains passages après avoir lu le livre en entier, comme je l’ai fait, pour apprécier la délicatesse avec laquelle Adeline s’efforce de désamorcer la bombe. Cela prendra deux mois, au cours desquels les mails se succèderont sans cesse.
La tension monte progressivement. Elle m’a happé, je n’ai pas pu lâcher le livre. C’était comme un thriller sauf que je ne m'y attendais pas. Puis, au fur et à mesure que tout s’éclaire, la tension retombe...
Une courte seconde partie, quelques mois plus tard, toujours des mails... Était-elle utile ?
Pierre-Marie et Adeline s’y interrogent : est-il possible de devenir le héros de son histoire personnelle quand on en a été longtemps le second rôle ?
Ils le mériteraient bien tous les deux.
L’écriture de Et je danse, aussi est très agréable : vocabulaire limpide, syntaxe très simple, proches du langage parlé. Une allure tonique, fluide et mélodieuse comme certaines œuvres pour piano à quatre mains. Il se trouve justement que le livre a été écrit conjointement par deux écrivains, Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux. Ils expliquent que l’idée du roman leur est apparue au cours d’un échange impromptu de mails improvisés...
Belle aventure ! Pourront-ils la renouveler ?
FACILE oooo J’AI AIME BEAUCOUP
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