Avril 2016,
La conjuration des imbéciles, roman dont l’écriture et la publication ont fait l’objet d’aléas pour le moins... romanesques – j’y reviendrai –, a été un très grand succès de littérature, aux Etats-Unis puis dans le monde entier. De nombreuses critiques actuelles restent dithyrambiques. Cela m’avait donné envie de le lire.
Je le dis tout net, je n’ai pas aimé ce livre ; mais pas du tout, du tout ; je ne l’ai même pas terminé, malgré mes résolutions de toujours aller au bout de mes expériences (*)
Ce n’est pas pour autant que je n’ai rien à en dire...
Un roman au parcours romanesque. L’écriture de ce gros bouquin date du début des années soixante. N’ayant pu trouver d’éditeur, son auteur, John Kennedy Toole, se suicide à l’âge de trente deux ans. Sa mère parvient à le faire publier en 1980 et il obtient le prix Pulitzer l’année suivante à titre posthume. Bravo !
Le livre narre les tribulations quotidiennes d’Ignatius Reilly, un marginal vivant avec sa mère à la Nouvelle Orléans. C’est un géant obèse, habillé ridiculement, sans-gêne, provocateur, scatologique, mais intelligent et érudit. Une sorte de Gargantua impécunieux, sans les aspects sympathiques du personnage de Rabelais. Ignatius croit en son génie, vilipende l’évolution de la société américaine, méprise ses congénères et s’emploie à donner des leçons à tout un chacun...
J’imagine que l’auteur s’est quelque peu transposé dans son personnage. Le titre de son livre est inspiré d'une formule de Jonathan Swift : « Quand un génie parait en ce bas monde, on peut le reconnaitre à ce signe que les imbéciles se sont tous ligués contre lui ».
Moi, cela me fait plutôt penser à cette blague : un automobiliste s'engage sur une autoroute. Soudain, il entend à la radio : « Attention, on nous signale un véhicule à contre-sens » ! Il s’exclame : « ce n’est pas un véhicule à contre-sens... c’est dix, c’est cent,... c’est mille !... »
De quel côté suis-je moi même : imbécile ou à contre-sens ? Je veux bien assumer faire partie des con-jurés...
Tout m’a déplu dès le début : le style, l’humour, les personnages, les péripéties. Je sais pourtant être patient ; il y a des chefs d’oeuvre dans lesquels il faut du temps pour entrer. Là, à la moitié du livre, rien n’avait évolué. J’ai feuilleté la deuxième partie, me suis arrêté sur quelques pages... Le ton était toujours le même ; j’ai laissé tomber...
Un livre très drôle, hilarant, dit-on ? Ça ne m’a pas amusé du tout. J’ai lu dans une critique une référence à Gros dégueulasse, un personnage de Reiser. J’y trouve comme une idée... Après réflexion, ce livre me fait l’effet d’une BD sans les illustrations : juste un empilage des textes des bulles et des récitatifs... Peut-être aurait-il fallu un illustrateur de talent pour que La conjuration des imbéciles me fasse rire comme un ouvrage de Reiser ou de Binet (pas Laurent, Christian, celui des Bidochons).
(*)
Je précise que La conjuration des imbéciles ne figure pas au catalogue de ma liseuse et qu’on ne le trouve qu’en collection de poche : 530 pages dans une typo très petite et serrée. C’est très désagréable et fatigant à lire. La lecture, c’est pour le plaisir, non ?
DIFFICILE o J’AI AIME… PAS DU TOUT